Phobos, t.1 : Les éphémères - Victor Dixen

   Si on m'a déjà fait la remarque que mes lectures pouvaient être peu communes, il y a des fois où, à force de voir un roman ou une série récolter un succès certain auprès d'autres blogueurs, je cède à la curiosité et me plonge dans un de ces sujets de furie collective. Ce fut le cas avec Phobos et si, malgré le nom emprunté à l'une des deux lunes de Mars, il ne s'agit pas d'un coup de foudre total, les bonnes surprises ont été au rendez-vous.





Genre : Dystopie/Thriller
448 pages
Parution : 11 juin 2015
Editions : Robert Laffont


Résumé de l'éditeur : 

SIX PRÉTENDANTES. SIX PRÉTENDANTS. SIX MINUTES POUR SE RENCONTRER. L’ÉTERNITÉ POUR S'AIMER.

ILS VEULENT MARQUER L'HISTOIRE AVEC UN GRAND H.
Ils sont six filles et six garçons, dans les deux compartiments séparés d'un même vaisseau spatial. Ils ont six minutes chaque semaine pour se séduire et se choisir, sous l’œil des caméras embarquées. Ils sont les prétendants du programme Genesis, l'émission de speed-dating la plus folle de l'Histoire, destinée à créer la première colonie humaine sur Mars.

ELLE VEUT TROUVER L'AMOUR AVEC UN GRAND A.
Léonor, orpheline de dix-huit ans, est l'une des six élues. Elle a signé pour la gloire. Elle a signé pour l'amour. Elle a signé pour un aller sans retour...

MÊME SI LE RÊVE VIRE AU CAUCHEMAR, IL EST TROP TARD POUR REGRETTER.


Mon avis : 

   Ayant été bien plus séduite par ce roman que je ne m'y attendais, je préfère passer rapidement sur les points négatifs, histoire que nous soyons débarrassés des quelques inconvénients du récit pour nous concentrer sur ce que je trouve toujours plus intéressant dans une chronique : ce qui fait que l'oeuvre nous a plu. S'il n'est pas question de pondre des éloges sur tous les livres que l'on a lus, je ne comprends pas trop la démarche qui consiste à maximiser les mauvais aspects d'un roman au point de le faire passer pour un torchon qu'il n'est pas forcément. Mais peu importe. 
   En ce qui concerne Phobos, j'ai moyennement apprécié les détails scientifiques très vagues, en particuliers ceux concernant la structure de la fusée et son mode de lancement. Je sortais tout juste de l'Odyssée de l'espace, saga dans laquelle non seulement tous ces détails abondent, mais sont en plus présentés de façon plus adaptée à un public adulte possédant au préalable des connaissances de base  en astronautique, ce qui n'est apparemment pas le cas pour les lecteurs de Phobos - du moins d'après l'auteur. Après tout, notre culture est imprégnée de science-fiction, notre culture scientifique est enrichie à travers les cours dès un âge précoce, à tel point qu'il paraît difficilement envisageable qu'un/e adolescent/e d'aujourd'hui n'aie pas la moindre connaissance en sciences. Les schémas explicatifs m'ont paru en ce sens un peu superflus si Phobos s'adresse à un public de jeunes adultes. Il en est évidemment tout autre si cette série se tourne plutôt vers un public beaucoup plus jeune. 

     Voilà pour les quelques aspects qui m'ont rebutée sans pour autant ralentir ma lecture frénétique de ce roman que j'ai englouti en quelques jours. Les dilemmes de Léonor concernant le choix de son partenaire ne sont pas parmi les choses que j'ai trouvées les plus intéressantes dans ce roman, mais là, il ne s'agit que de moi, puisque après tout, il est question pour nos héros de dénicher un partenaire pour le restant de leurs jours. Et les rencontres, qui rythment le roman, deviennent peu à peu assez agréables à suivre : le lecteur se prend au jeu comme les millions de téléspectateurs de Genesis, il est tout autant qu'eux avide de savoir comment les préférences des différents prétendants évoluent. Il était donc nécessaire que la question de qui, entre les six garçons, était le plus attirant aux yeux de notre personnage principal, tienne une place centrale dans le récit.  Ne vous fiez cependant pas à l'accroche un peu trop facile du résumé : Léonor veut bien moins "trouver l'amour avec un grand 'A' " que marquer l'histoire, s'échapper de son enfer à tel point qu'embarquer pour un aller simple sur une autre planète lui paraisse presque aller de soi. 
   Que les réfractaires aux amourettes d'ados se rassurent donc : le point fort de Phobos est qu'il ne se limite pas, et de loin, à cela. Le thriller prend rapidement le pas sur les considérations romantiques des ados ; d'ailleurs, le presque sous-titre "Il est trop tard pour regretter" met, avant même que nous ayons entamé la lecture, l'accent sur les dangers qu'encourent nos innocents apprentis astronautes. Pas de suspense de ce côté-là : l'aventure mise en place par le programme Genesis, la multinationale s'étant offert la NASA, n'est pas le voyage idyllique auquel les spectateurs et les douze jeunes adultes s'attendent. Reste à savoir quelle forme prendra le danger, et je reconnais très volontiers à M. Dixen qu'il a su nous surprendre de ce côté-là. 
    Autre bonne surprise, le rythme est habilement contrôlé par l'alternance de "champs" et "contrechamps". Cette idée de s'approprier le vocabulaire télévisuel ajoute à la sensation que quelque chose se prépare, qui échappe à la compréhension et au contrôle des héros, que le lecteur a, lui, la chance de découvrir au fil des chapitres s'enchaînant habilement. De manière bien pensée, Victor Dixen nous force plus avant à prendre le rôle des téléspectateurs, tout en nous permettant d'entrer dans l'univers de Léonor, sans oublier de n'égrener qu'au compte-goutte les informations cruciales nécessaires à la progression du récit. 

Les mots de la fin : 

   Phobos est une belle trouvaille qui ne me fera pas regretter mon incursion dans la littérature young adult, que j'ai - peut-être à tort - tendance à négliger. Alterner les points de vue permet au récit de ne pas s'essouffler, ce qui aurait peut-être été le cas avec une présentation des événements du seul point de vue de Léonor. Là, Victor Dixen favorise le lecteur en lui donnant l'accès aux coulisses de l'émission Genesis, à l'envers (très sombre) du décor.
   Un page turner qui m'aura à la fois donné envie de poursuivre la série, mais également de me plonger dans l'univers de cet auteur que je viens seulement de découvrir.

Commentaires

  1. Que d'avis positifs ... J'ai hâte de pouvoir mettre la main dessus !
    J'aimerais aussi lire Animale de l'auteur qui a également de très bons avis.

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    1. Pareil, Animale a sa place dans la (longue) liste des séries qui me font de l’œil : )

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