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    Un roman de Stephen King qui traite des vampires, ce n'est pas habituel... Mais ce deuxième écrit du King du suspense est une réussite, qui a d'ailleurs remporté un prix en 1976, un an après sa parution. Il figure dans la bibliographie de Jean Marigny dans sa préface à l'anthologie Dracula et les siens, dans laquelle il a totalement sa place, même si on n'y retrouve pas l'image du vampire presque aristocratique à laquelle nous avaient habitués Bram Stocker et son Dracula, ou encore John W. Polidori et son Lord Ruthven.
    Ici, pas d'aristocrate ou de mystérieux comte vivant reclus dans son non moins mystérieux château. Quoique... Cette maison perchée en haut d'une colline, appelée Marsten House, inspire l'écrivain Ben Mears, qui décide de revenir dans sa ville natale de Jerusalem's lot pour écrire un roman sur la maison à la réputation déjà bien établie. Je n'ai pas pu m'empêcher de faire le lien avec le photographe Simon Marsden, mais ce n'est peut-être que mon imagination. Mears découvre rapidement que cette maison a été rachetée par deux antiquaires douteux, Straker (une allusion à Stoker??) et Barlow. Mais ce n'est pas tout : Mears, accompagné de Susan, sa jeune petite amie et de l'encore plus jeune Mark Petrie, doit organiser la résistance face à une attaque de vampires.
 
    On retrouvera le thème de l'antiquaire douteux dans Bazaar, que je vous présenterai un peu plus tard. Pour le moment, concentrons-nous sur les vampires de Jerusalem's lot.
    Je vous disais qu'on était éloignés de l'image habituelle du vampire et en effet, les prédateurs du roman de Stephen King sont très sauvages, violents, et leurs méthodes ne correspondent pas à celles d'un Lord Ruthven ou d'un Dracula. Par ailleurs, on ne retrouve aucune ambiguïté chez ces vampires-là : ils sont malsains, répugnants et féroces, point barre. On retourne presque aux sources du mythe, quand il n'était représenté que sous les traits d'une bête féroce, morte-vivante, et littéralement assoiffée de sang. La différence est que ces vampires sont doués d'une intelligence qui donnera du fil à retordre à nos personnages principaux : je pense qu'il est assez astucieux d'utiliser des personnages malveillants intelligents, cela donne une petite touche de frayeur en plus par rapport à l'idée d'une créature dangereuse mais "stupide" - à l'instar de la représentation que l'on fait généralement des zombies, par exemple.
    
    La remarque que je fais concernant l'éloignement de Stephen King des représentations habituelles des vampires n'est absolument pas un reproche, loin de là. Comme c'est le cas dans la très grande majorité des romans qui ont suivis, King est magistral et son roman ne souffre d'aucune longueur. Comme toujours, le suspense et l'angoisse sont au rendez-vous, et les doutes quant aux possibilités de survie des personnages humains ne cessent de croître tout au long de la lecture. Je crois que c'est vraiment un aspect qui fait de Stephen King un écrivain peu commun : on n'est jamais certains d'avoir droit à un "happy end"... ou du moins, à une fin-la-plus-joyeuse-possible-compte-tenu-des-circonstances.
  
  Je recommande ce roman aux habitués de Stephen King et à ceux qui, comme moi, seront surpris par cette représentation du vampire qui dérive des canons habituels.

Commentaires

  1. Après avoir lu quelques livres de Stephen King, c'ets celui-ci qui m'a, pour le moment, le plus convaincue. L'atmosphère effrayante ne décline à aucun moment, ça reste captivant du début à la fin et le choix de King pour ce qui est de ses vampires est formidable !

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